Pierre Perrin-Chassagne, in La Vie crépusculaire [en ligne]

Un choix
[Le texte d’ouverture de La Vie crépusculaire]

Le mal-être résulte sans doute d’une incapacité ou d’un refus d’admettre ses contradictions. Le tic-tac de l’hésitation engendrant le dégoût de soi, quand on ne discerne plus que l’échec alentour, l’avenir se défait.
Or vivre exige de choisir, constamment, pour avancer.
Nul ne peut faire le héron, ni piétiner de colère et d’ennui, surtout à rester seul, sans un regard.
Qui fait, ne serait-ce que le tour de sa solitude, retrouve autrui. Le moi est toujours limitrophe. L’anachorète lui-même a besoin du Sacré pour se réaliser.
Alors que sans personne on charbonne, à tendre la main, la vie s’allège, le monde chante.
Si peu d’années pour tenter de vivre, et tant de gaspillées dans des tunnels sans fin ! Il ne sert à rien de se désoler. Enfin debout, ouvert de partout, le don – le don d’amour – est ce que nous pouvons réaliser de mieux.


Pierre Perrin, La Vie crépusculaire, relue et corrigée, mise en ligne, 2018

Poème suivant : La Porte

Pour lire le recueil entier

Page précédente — Imprimer cette page — Page suivante